BOOKS #94 : CONFESSIONS – KANAE MINATO

Titre VO : « Kokuhaku »
Titre ENG : « Confessions« 
Titre VF : « Les Assassins de la 5e B« 
Autrice : Kanae Minato
Editeur : Mulholland Books
Date de publication : 19 Août 2014
Genre : Thriller / Psychologique
Lu en : Anglais
Format : E-Book
Nombre de pages : 235 pages
Ma note : 14/20 – 3 Stars

Je m’intéresse de plus en plus à la littérature japonaise. J’ai déjà eu l’occasion de lire des contemporains mais jamais de thrillers jusqu’à présent. C’est aujourd’hui chose faite puisque je viens vous parler de ma lecture de « Confessions » (« Kokuhaku » en Japonais / « Les Assassins de la 5e B » en Français).

Il s’agit d’un thriller un peu particulier, l’un des plus spécial qu’il m’a été donné de lire.

Chacun des personnages a son lot de pensées dérangeantes, d’agissements incompréhensibles et à la psychologie complexe. Il est difficile de s’attacher ou même de s’identifier à l’un d’entre eux tellement ils sont particuliers. Le seul personnage qui a suscité un soupçon d’émotion chez moi n’est autre que la petite fille qui est assassinée en début de roman (pas de spoil ici, ce détail est indiqué dans la 4e de couverture et survient dès le début de l’histoire).
J’ai ressenti de la pitié pour la professeure qui a perdu son enfant au début de l’intrigue mais j’ai vite découvert un aspect de sa personnalité qui oblige le lecteur à se poser des questions à son sujet.
La petite fille (impossible de me souvenir de son prénom – je ne suis pas suffisamment familière avec les prénoms japonais) fait ici office de figure d’innocence et est la seule protagoniste irréprochable dans cette histoire perturbante.

Il est extrêmement dérangeant d’être témoin des agissements de si jeunes meurtriers. On a pour habitude de lire des thrillers dont les coupables sont des adultes. Mais ici le jeune âge des protagonistes nous met mal à l’aise et la psychologie des personnages qui nous est présentée est d’autant plus sidérante.
J’ai eu du mal par moments à me dire qu’il était possible pour des élèves de cet âge (on parle quand même de collégiens) d’agir ainsi, de façon aussi abominable. On parle si peu de criminels mineurs dans les médias que je n’y ai presque pas cru avec « Confessions ». Ça fait plutôt peur.

L’atmosphère était angoissante, étrange, oppressante, juste ce qu’il faut pour un thriller : le roman n’est pas horrifique par ses détails mais plutôt par sa psychologie approfondie des personnages. Tout est fait pour vous mettre dans un état de malaise extrême et pour que vous restiez sur vos gardes tout le temps de la lecture.

L’écriture est relativement engageante, l’autrice parvient à transcrire une ambiance oppressante. Le style est classique, simple et efficace, même si parfois certains passages étaient un peu redondants. Le fait d’avoir de multiples narrateurs était un procédé intéressant et intelligent dans le cadre de cette histoire particulière, cela nous permet d’avoir différents points de vue sur un même événement. En revanche, là où ça ralenti parfois le rythme, c’est que ce même événement nous est conté de manière plus ou moins similaire suivant les narrateurs, ce qui fait que l’histoire traîne par moments en longueur et semble répétitive.
Ce serait le reproche principal que j’aurais à faire, surtout que le roman est relativement court et qu’il est dommage de perdre en qualité en ne nous servant pas de nouveauté à l’intrigue, ni de perspectives si éloignées les unes des autres.

Malheureusement le fait de connaître les moindres détails du « mystère » nous fait perdre en tension, en suspense. On sait dès le début que l’enfant a été assassinée et les suspects sont déjà identifiés par la professeure et donc par la même occasion, le lecteur. Le seul attrait à la révélation précoce des coupables est la possibilité d’avoir leurs points de vue et ainsi les raisons derrière leurs actes.
J’ai aimé le fait de pouvoir avoir différentes perspectives même si toutefois certains narrateurs étaient plus intéressants que d’autres.
J’ai aimé découvrir les raisons qui ont poussées les coupables à agir ainsi, même s’il faut toutefois attendre la fin du roman pour connaître leurs motivations.

On ne peut pas dire que le roman ait su garder mon intérêt de façon constante et ma curiosité n’était pas suffisamment sollicitée. Cependant, j’étais assez investie pour vouloir connaître le fin mot de l’histoire.

Il s’agit ici davantage d’un thriller psychologique : l’autrice n’a pas recours à énormément de scènes d’action pour vous tenir en haleine. Le rythme n’est pas soutenu. Kanae Minato se concentre principalement sur la psychologie des personnages, un aspect qui est d’ailleurs très travaillé.

La fin du roman est définitivement choquante et tordue. J’ai été véritablement surprise par ce retournement de situation et je n’ai absolument rien vu venir. On peut dire que cette fin était réussie tant elle nous prend de court et sait être marquante. En vous écrivant ces mots, j’en suis encore chamboulée tant elle est perturbante.

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