THE PICTURE OF DORIAN GRAY – OSCAR WILDE

– Ainsi tu crois qu’il y a seulement Dieu qui voit les âmes, Basil ? Ecarte le rideau et tu verras la mienne. Il avait, prononcé ces mots d’une voix dure et cruelle. – Tu es fou, Dorian, ou tu joues, murmura Hallward en fronçant les sourcils. – Tu ne veux pas ? Alors, je vais le faire moi-même, dit le jeune homme qui arracha le rideau de sa tringle et le jeta par terre. Une exclamation d’horreur s’échappa des lèvres du peintre lorsqu’il vit dans la faible lumière le visage hideux qui lui souriait sur la toile. Il y avait quelque chose dans son expression qui le remplit de dégoût et de répugnance. Grands dieux ! C’était le visage de Dorian Gray qu’il regardait ! L’horreur, quelle qu’elle fût, n’avait pas encore entièrement ravagé sa stupéfiante beauté. Il restait encore des reflets d’or dans la chevelure qui s’éclaircissait et un peu de rouge sur la bouche sensuelle. Les yeux bouffis avaient gardé quelque chose de la beauté de leur bleu. Le contour des narines et le modelé du cou n’avaient pas encore perdu complètement la noblesse de leurs courbes. C’était bien Dorian. Mais qui avait peint ce tableau ? Il lui semblait reconnaître son coup de pinceau. Quant au cadre, il était de lui. C’était une idée monstrueuse et pourtant il eut peur. Il prit la chandelle allumée et la tint devant le portrait, Son nom figurait dans le coin gauche, tracé en longues lettres d’un vermillon brillant.

Titre VO : « The Picture of Dorian Gray« 
Titre VF : « Le Portrait de Dorian Gray« 
Auteur : Oscar Wilde
Editeur : Penguin Books (Classics)
Date de publication : 2000
Genres : Classique // Fantastique
Lu en : VO (eng)
Format : Ebook
Nombre de pages : 330 pages
Ma note : 13/20 – 3 Stars

Ce grand classique de la littérature anglaise était dans ma pile à lire depuis très longtemps (ça remonte à mes études de littérature anglophone !). Et cet automne, j’ai franchi le cap, pensant que la saison était propice à l’univers de ce roman. J’avais, au cours de mes études, déjà eu l’occasion de lire des œuvres d’Oscar Wilde, mais uniquement ses pièces de théâtre. Je ne me souviens pas avoir été plus enthousiasmée que cela par ses écrits mais cela ne m’a tout de même pas empêché de vouloir découvrir « The Picture of Dorian Gray ».

Généralement, lorsque je lis des classiques, j’aime bien compléter ma lecture avec des recherches sur les thématiques ou le décryptage de scènes marquantes du roman (vous reconnaissez la Serdaigle qui sommeille en moi ?). C’est ce que j’ai fait avec ce roman-ci, afin d’avoir une meilleure compréhension de l’œuvre et d’être certaine de ne pas passer à côté d’éléments clés du récit.

Malgré tout je suis ressortie de ma lecture avec une pointe de déception. Je n’ai pas trouvé le potentiel que tout le monde semble voir avec ce classique, je suis tout simplement passée à côté.

Ce qui m’a chagriné le plus ce sont sans nul doute les protagonistes. Je les ai trouvés méprisables au possible en ce qui concerne les hommes, et quasi inexistantes pour la gente féminine. Les femmes ont peu de substance dans le roman et n’agissent qu’en tant que figures décoratives. On peut en venir à penser que ce roman est un brin misogyne.
L’oscar des personnages les plus abjectes est attribué à Lord Henry et Dorian Gray ! Les deux hommes n’agissent que dans leur propre intérêt, l’un se servant de l’autre comme sujet d’étude de dépravation et d’immoralité. Lord Henry et Dorian ont un point commun avec l’auteur puisqu’ils suivent une conduite uniquement guidée au nom de la beauté et de l’art, un style de vie que prônait Oscar Wilde lui-même.

Si on met de côté les personnages douteux de ce roman, on se retrouve toutefois avec un univers gothique, sombre et macabre. C’est l’un des aspects qui a sauvé ce roman selon moi. Dès le début on ressent cette atmosphère oppressante, limite angoissante car on sait pertinemment qu’un drame se profile à l’horizon.

Et je ne peux nier le talent de Wilde pour nous créer une telle atmosphère, cependant je suis restée hermétique à son œuvre. De plus, j’ai trouvé que certains passages étaient d’une extrême lenteur et qu’ils ralentissaient, voire interrompaient, la dynamique du roman.
Je me suis demandé à plusieurs reprises s’il ne valait pas mieux que j’abandonne ma lecture car je n’en tirais rien de bon ; je m’ennuyais ferme et aucun des personnages n’avaient suscité d’intérêt chez moi. Cependant j’avais tout de même envie de rester pour connaître l’issue de l’intrigue (même si j’avais déjà une idée globale de la conclusion du roman).

J’ai trouvé tout le concept autour du portrait très original et captivant mais je n’ai pas pu m’empêcher de relever quelques incohérences. Je me suis principalement demandé comment les proches de Dorian ne pouvaient-ils pas se rendre compte que Dorian ne vieillissait pas ? Quelle explication rationnelle avaient-ils trouvé pour expliquer ce phénomène étrange ? Même si certains associent la jeunesse éternelle de Dorian à sa supposée vertu, il m’a toutefois manqué une quelconque explication à ce sujet.

Dans l’ensemble je dirais que je ressors mitigée de mon expérience de lecture de « The Picture of Dorian Gray ». D’un côté, l’atmosphère et le concept de base m’ont plu et intriguée, mais de l’autre je déplore son exécution et le caractère uni-dimensionnel des personnages.

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